Le magazine Idpure souffle ses huit bougies
C’est le 4 septembre 2004 que Thierry Hausermann a lancé Idpure, un magazine dédié au graphic design, la création visuelle et la typographie.
– Huit ans pour un magazine si pointu c’est une victoire avant d’être un anniversaire !
– Sans passion cette aventure aurait été impossible. L’édition est un métier très exigent où les récompenses sont plus personnelles que pécuniaires.
– Comment a évolué le positionnement d’Idpure ?
– Au fil du temps, j’ai resserré les thématiques. J’ai pris le parti de toucher un public restreint et mais plus averti avec des thématiques plus pointues.
– Des raisons marketing ?
– Non. Mon envie. Etant donné le travail qu’implique concevoir 4 éditions et un hors-série par an, j’ai pensé que me faire plaisir serait le meilleur moteur pour avoir envie de continuer.
– Idpure est distribué sur plusieurs continents, quel est votre business modèle ?
– Idpure est édité en deux éditions et en trois langues (anglais/français et allemand/anglais). De quoi trouver des distributeurs en Europe comme aux Etats-Unis, au Canada et en Corée. Chaque édition est distribuée entre 6 à 7’500 éditions et vendue par abonnement et dans des librairies spécialisées. Nous avons une présence sur le web mais elle n’a d’autre fonction que l’abonnement.
– De quoi être autosuffisant ?
– Je ne pose pas la question en ces termes. Je fais ce qui me plaît et pour compléter mes revenus j’ai créer une agence Thisisnot, un studo de graphisme qui a notamment réalisé l’identité graphique du Musée de l’Elysée à Lausanne. Nous publions également des livres artistiques.
– Vous avez démarré seul, combien êtes-vous aujourd’hui ?
– Nous sommes deux. J’ai engagé depuis deux ans Raphaël Verona, un typographe designer. Nous aident également un stagiaire et un apprenti. L’intégration, même ponctuelle, de personnes en formation ou jeunes diplômés est très constructive. Leur regard neuf et mon expérience permettent au magazine de rester novateur et profond.
– Les nouvelles tendances en graphisme ?
– Il y a un net retour aux années 30. Cet intérêt pour une époque où le dessin par ordinateur n’existait pas est très intéressant, c’est un peu comme un retour aux sources du graphisme. Cela implique un travail de la recherche qui est l’opposé du copier-coller qui a prévalu ces derniers temps. La technologie n’est plus un argument. On cherche à redonner du sens. C’est passionnant !
– Etre international depuis Lausanne, ce n’est pas frustrant ?
– Non, car j’ai la chance de faire partie du Jury de l’European Design Award. Chaque année, je rencontre d’autres éditeurs de magazines de graphisme, je ne suis pas isolé. Ensemble, nous pouvons échanger nos intérêts et préoccupations. Des échanges qui me sont devenus au fil du temps essentiels.
– Et le web dans tout cela ?
– Moi, je suis print !